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Stay Free*, parce qu'on ne pouvait pas l'attraper et la barricader dans un bureau. Marilyn est plus faites pour plaire à la liberté qu'aux études. Elle vit à l'orée du soir, fréquentant les endroits peu fréquentables. Renaissant comme un phénix des cendres de chacun de ses faux pas.

Comme Rudie on lui a souvent dit de trouver un job dans le journal. Y'en a plein, lui dit-on, écrits tout petit dans le méli-mélo noir et blanc des pages du Daily Telegraph. Mais elle préféré abreuver son âme d'une toute autre liqueur. Pas celle intellectuelle qu'on sert aux cerveaux à l'université, mais celle du bon temps que l'on sirote lors des soirées en boîtes. Et elle sait qu'elle ne peux pas échouer. Rudie Can't Fail*.

Death Or Glory* est sa devise. Elle est unique et le restera. Préfère sans cesser innover que copier du déjà fait.

The Clash, ces idoles. Elle regrette tellement de ne pas avoir connu les années 80 pour vivre pleinement leur période. Alors, pour se consoler, c'est toute l'histoire de ce groupe myhtique et du punk-rock en générale qui envahit constamment ses oreilles un peu comme si Radio Clash* avait pris possession d'elle-même.

* Titres de chansons de The Clash

Marilyn Harris

" — C'est quoi, une attitude punk ?
— Le punk n’a rien à voir avec tes pompes ou la teinture de tes cheveux. On m'a si souvent demandé de le définir que j'y ai effectivement réfléchi pendant au moins deux secondes. (...) En fait, le punk rock c'est TRAITER TOUS LES ETRES HUMAINS DE FACON EXEMPLAIRE. C'est pas d'être un fouteur de merde, comme plein de crétins s'imaginent que c'était le cas il y a vingt ans."
Joe Strummer

Marilyn vient d'une famille aisée londonienne, sa mère étant médecin et son père professeur de d'art à l'université. Tous deux s’exaspèrent continuellement des études non existantes que suit leur fille. Ils rêvent de son avenir quand elle n'a qu'un « no futur » entre les lèvres.

Sous cette apparence de jeune femme indomptable se cache quelqu'un de sincère et sociable. Elle aime les nouvelles rencontres et les virées festives. De son esprit très ouvert découle une extrême tolérance. Anarchiste dans le sang, ce n'est pas avec elle qu'il faut discuter de politique. Elle a ses idées et ne les troquera jamais contre celles des autres. Parfois têtue mais jamais bornée, on passe avec elle de bon moments, surtout quand on sait danser le pogo...

 

Joe Strummer chantait avec passion dans ses oreilles. Sa voix cassée faisait jouir tout son appareil auditif. Les arrangements musicaux finissaient de l'achever avec fougue. Elle était en extase et frémissait imperceptiblement.

London Calling, c'était son hymne. Les paroles crépitaient sous sa peau. Soulevaient son âme.

Le métro venait de dépasser Bond Street. Il grouillait d'êtres vivants à moitié déchiquetés par la pâleur des néons. Déjà la voix automatique annonçait la prochaine station.

À Londres personne ne prêtait attention aux extravagances stylistiques des autres.

À Londres on pouvait être zappé comme jamais sans que des regards indiscrets ne coulent sur les plus vestimentairement audacieux.

Après tout, Londres avait tout hébergée. Ça a commencé avec des punks et depuis, les bizarreries pullulaient.

The ice age is coming, the sun's zooming in
Meltdown expected, the wheat is growing thin

Engines stop running, but I have no fear
'Cause London is drowning, and I live by the river

C'était le refrain. Un faible sourire découpa un croissant de chair dans le faciès de Marilyn. Un croissant tartiné de rouge à lèvres violacé. Les paroles inaudibles de la musique se dessinaient sur ces lippes en demi-cercle. Elle déversait, en silence, la flamme intemporelle de London Calling. Un peu comme si Marilyn était le porte parole actuelle de The Clash…

En se regardant vite fait dans les vitres du métro elle constata que sa teinture rose était déjà entrain de foutre le camp. On voyait ses racines noirs qui perçaient le fuchsia flashy de sa crinière.

Tout chez elle était une question de rose et de noir. L'association parfaite d'une jeune femme qui n'appartenait à aucune communauté stylistique précise. Ni punk ni rock, ni quoi que ce soit d'autre, elle mariait en symbiose le désordre des ses ancêtres à crêtes colorés et le fruit édulcoré de son imagination. Ça donnait des collants ressemblant plus à des morceaux de gruyères sur lesquelles Marilyn avait superposés un short noir et chaussé des Doc Marteens roses. Le haut se composait d'un corset léopard coincé sur un t-shirt sombre uni. On rajoutait à ce bordel de tissus la tignasse rose de Marilyn et on obtenait une dégaine qui ne choquait plus personne à Londres.

London calling at the top of the dial
After all this, won't you give me a smile?
London calling

La jeune femme se leva machinalement pour descendre de la rame.

Dans ses oreilles, la puissance voix de Joe Strummer se pâmait lentement, laissant la place à John Lydon qui attaquait déjà furieusement God Save The Queen.

Tu viens ce soir, Marilyn ? 😀

Y'a qui ? J'viens que si t'arrive à me dégotter un Sid Vicious pour la soirée 😘❤️❤️❤️

J'peux pas remonter le temps, meuf.  Il est mort... 💀

Alors t'as qu'a me trouver une doublure que je lui saute dessus pour l'violer ! 🍌

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